Décidément je t'assassine
Une femme accompagne sa mère à l’hôpital et assiste à ses derniers jours, espérant en vain jusqu’au bout que quelque chose se dise, une parole d’amour. Cette attente déçue laisse la narratrice à la douleur de perdre ce qui n’a pas été. Restée seule, elle vide la maison de sa mère, explorant le passé, grappillant des traces, cherchant sa présence dans un vêtement, une photo, un poudrier, un jeton de casino, des gants noirs, un brin de muguet séché, de vieux patins à glace, ces choses qui demeurent quand la vie est partie, ces choses grâce auxquelles la narratrice, enfin, a accès à sa mère, et dont il est indispensable, néanmoins, qu’elle se débarrasse pour découvrir peu à peu un singulier sentiment de liberté. Le manque irréparable la conduira peut-être à une autre naissance, celle qu’elle-même s’accordera.
Fiche
- Visuel
- Année
- 2010
- Édition
- Les Impressions Nouvelles
Extrait
Ce n’est pas assez que tu sois morte. Il faut vider. Fouiller les tiroirs. Inspecter les étagères. Chaque matin, je me rends dans ta maison. Je reste jusqu’à la nuit. Boîte après boîte, classeur après classeur, je décime le passé.