l'Imparfait des langues
Il est entendu que nous pensons par le langage et non à partir d’un terrain neutre qui serait le langage. Il y a donc, dès les premiers balbutiements du nouveau-né, une poésie de la pensée, propre à chaque langue. Le rapport que nous entretenons tous avec notre langue maternelle colore notre manière de, non pas rendre compte du réel, mais bien plus fondamentalement de le construire. Comment dès lors, dans cette expérience limite qu’est l’amour, avancer au sein d’une vérité commune, sans la présence de ces sons familiers : diphtongues, syllabes et phonèmes ? Comment s’opère cet exil qu’est la traduction du sensible, aller-retour constant, impossible parmi le vertige amoureux ? Voilà quelques-unes des questions qui balisent l’ensemble des poèmes de L’imparfait des langues.
Fiche
- Année
- 2014
- Édition
- Arbre à paroles (L')