Les chutes centrales
On s'interroge ici sur le sens - et la vanité - de toute biographie. Il est question de rencontres, de collisions, de retrouvailles, et de diverses pertes. On prétend relater la chronique d'une destinée, ou d'un instant. Mais toujours quelque chose manque. C'est en désignant ce manque que la vie, soudain, se remet en branle à travers les mots. Ou du moins son mouvement, son mystère. Un avocat ne parle de la mort de ses clients que pour exprimer sa propre solitude, ses rêves d'insulaire. Un mélomane monomane se voit spolié de l'unique secret, l'énigme ténue qui a coloré une existence par ailleurs "sans histoire". Le temps vous déleste, tel un pickpocket de cirque, et ne vous restitue pas à l'arrivée tout ce qu'il vous a ôté au départ. Un baroudeur ivre découvre que les occasions d'éprouver tantôt des déceptions, tantôt des remords, sont illimitées et que l'on ne réhabilite jamais tout à fait ceux qu'on a laissés sombrer dans l'oubli. Dans un musée de Nouvelle-Angleterre, une mascarade a pris la place de la réalité. Au cours d'une foire du livre, à Strasbourg, un biographe célèbre tente, en l'espace de quelques heures, de refaire sa vie. Mais refaire sa vie se révèle aussi compliqué, aléatoire, inespéré, que de reconstituer celle des autres.
Quatrième de couverture, éditions Verdier.
Fiche
- Visuel
- Année
- 1990
- Édition
- Verdier, Le Grand Miroir