Quatre fois, je l’ai vu ce film, aujourd’hui. Il y en avait plein qui pleuraient dans la salle, j’entendais les chatouillis des kleenex sur les joues des filles, et les garçons qui reniflaient. Toutes ces émotions, ça m’a donné faim. Quatre cornets au chocolat j’ai avalé pour me consoler. Le chocolat, il n’y a que ça qui me remonte. Depuis que tu es parti, j’ai pris CINQ kilos. Il faudra que je te le raconte, Pat’, ce film-là. Surtout la fin, quand elle part. Tu me diras que c’est de la guimauve, mais je sais que ça t’aurait plu. Si t’avais été là.
Mais c’est fini tout ça, mon Pat’. Mon taxi va arriver, à toute pompe, avec sirène et gardes du corps. Ils vont bien s’occuper de ta Lola. C’est bientôt la scène des RETROUVAILLES, et je veux que ça frappe. Et que ça ne traîne pas. Parce que, quand même, faudrait me soigner VITE FAIT. Je ne tiendrai pas des heures. L'avantage, c'est qu'un tibia en compote, ça m’évite d’avoir à tout expliquer. Pas de dialogues inutiles, de l'action. Moi que la simple idée d’avoir mal fait déjà souffrir. Pat’, tu serais fier de ta Lola : ses yeux sont secs, secs, secs. Pourtant, je l’ai entendu craquer, mon os ! J’avais roulé un pull autour de mon ventre, mais j'ai quand même eu peur pour le petit. Finalement, je suis contente : je trouve que ça fait HEROINE. En plus ils seront OBLIGES de m’embarquer. Il est fort, mon scénario...