Auto

La conductrice est au volant, les mains à dix heures dix. À travers le pare-brise elle saisit des fragments d’un quotidien auquel elle communique un étrange effet de contraste. Des camions, des voitures, des carrefours, des segments de routes et d’autoroutes apparaissent et disparaissent. Des silhouettes aussi. Dans ces notations fugitives, ces croquis à l’humour léger, affleure la tendresse de l’auteur pour ses personnages de rencontre. En contrepoint, dans l’Auto, touche par touche, la conductrice prend corps.Certains piétons tout discrets, en retrait sur le trottoir, n’espèrent visiblement plus qu’un véhicule leur cède le passage. Ils attendent seulement que la route se dégage. Mais il arrive que ces piétons-là fassent preuve d’indifférence voire de hauteur à l’égard de ceux ou celles qui s’arrêtent pour les laisser traverser. Comme quoi l’être humain, et donc le piéton, peut en une fraction de seconde passer du « je n’attends rien » au « on me doit tout ».   

Fiche

Édition
La chambre d'échos