Comparaison n'est pas raison

Publié le  18.05.2010

Dans Via Intolleranza II, l'opacité est un appel à l'attention, à la vigilance, à l'éveil (sollicitation).

 

Dans Deserve, la première place est laissée aux acteurs (plaisir).

 

Dans Via Intolleranza II, la profusion de signes est vertigineuse (références).

 

Dans Deserve, les acteurs sont magnifiques (surprise).

 

Dans Via Intolleranza II, la confusion se fait éthique, esthétique, politique (construction).

 

Dans Deserve, la violence du propos est contrebalancée par la ludicité du jeu (équilibre).

 

Dans Via Intolleranza II, la violence est omniprésente, on s'en prend plein la gueule (décharge).

 

Dans Deserve, les metteurs en scène semblent au service d'un objet hybride créé avec les acteurs (collaboration fructueuse).

 

Dans Via Intolleranza II, le metteur en scène est un démiurge, qui conçoit son objet dans les moindres détails (omnipotence brillante).

 

Dans Deserve, on pense à Ivo Van Hove (Marc-Antoine).

 

Dans Via Intolleranza II, on pense à Krzysztof Warlikowski (réponse à (A)pollonia) et à Jacques Delcuvellerie (« Maman ! », fin d'un homme et fin d'un temps).

 

Dans Deserve, il y a Jacques Lacan qui danse.

 

Dans Via Intolleranza II, il y a Christoph Schlingensief qui parle.

 

Dans Deserve, il y a les sœurs Papin qui tuent.

 

Dans Via Intolleranza II, il y a l'Afrique qui crève.

 

Deserve est mis en scène par des citoyens concernés, en questionnement.

 

Via Intolleranza II est mis en scène par un homme malade, torturé et furieux.

 

 

Deux excellents spectacles de plus au Kunstenfestivaldesarts...

 

Deserve, mise en scène de Jorge León et Simone Aughterlony.

 

Via Intolleranza II, mise en scène de Christoph Schlingensief.

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