Caligula/Supernova

Caius César, appelé Caligula, est un des plus jeunes Principats que Rome a connu. Il est marqué par une enfance d’exil, faite de l’attente terrifiante d’un probable assassinat politique ou d’une hypothétique désignation à la tête d’un Empire immense. Le pouvoir comme la mort est un choc qui se fait attendre… Une fois choisi par l’armée et le sénat pour revêtir la pourpre, Caius s’enferme avec Drusilla, sa sœur, Caesonia sa femme, Lollia une ex-compagne de sénateur qu’il a enlevé et ensuite lui-même répudiée et l’énigmatique Lipidus, mi-esclave mi-éminence grise qui avance toujours masqué. Bunkérisé dans son palais, Caius semble partagé entre sa fascination pour une innocence perdue et le reste de l’univers qu’il ne perçoit qu’au travers d’un écran. Le temps passe sans que le jour se lève jamais semble-t-il. Dans ce continuum de nuit, tout se concentre, tout est exacerbé. Autour de Caius, tous semblent intrigués tandis que le peuple attend que le Père de la Nation s’exprime. Il règne une atmosphère d’étouffement et le manque de sommeil se fait sentir… Caius sombre dans une crise épileptique et à son réveil, il raconte avoir fait le voyage jusqu’au pays des ombres et en être revenu investi de la puissance divine. Il s’apprête à modifier la politique de l’État pour que sa nouvelle forme soit reconnue, administrée et célébrée.

Fiche

Année
2011

Extrait

Caius enfant – Juste en dessous de l'étoile la plus à l'est de la ceinture d'Orion, est un ciel pourpre, sur l’horizon duquel naît un cheval de sang. On peut distinguer nettement la tête de l’étalon qui s’échappe de la nébuleuse. J’aime regarder ce visage rouge sombre de cheval rouge sombre. Je tends le bras, j’écarte les étoiles et je caresse sa crinière encore chaude de l’explosion d’une supernova. La bête cosmique repousse ma main en signe d’affection. Car c’est avec la tête que le cheval donne la main. Car c’est avec la tête que le cheval appelle les caresses.