Des féminins et des masculins prennent la parole. Un dire troublé par le manque ou la perte. (Vision subjective et morcelée de l’identité sexuée contemporaine). Des monologues qui tentent de nommer le vertige de l’altérité. Des dialogues interchangeables pour des figures qui sont dans la frayeur de l’échange. Pour minimum un homme et une femme. Des femmes et des hommes sont tombés. Au bas de leurs certitudes il ne reste qu’eux, même face à des millénaires de disparité. En bas, là où tout est égal, des questions se posent. Ce qu’il y a de commun. Ce qu’il y a de singulier. De quel bois nous sommes faits, et quelle mythologie subversive coule dans nos veines. Une seule certitude demeure, autour de nous, des corps et des âmes ont chuté dans un abîme. Les parois sur lesquelles ils essayent de s’accrocher semblent huileuses. Femelles et mâles du genre humain doivent affronter une nouvelle mutation de leurs rapports. Mais, où réside donc l’apaisement entre féminin et masculin ? Quelle posture adopter lorsque toutes les mesures et les étalonnages résistent ? Des hommes et des femmes nouveaux sont nés après la chute. Leurs esprits ont forme et dimensions nouvelles. Ils vont et viennent avec la légèreté et la douleur des nouveaux-nés. Comment (se) tiendront-ils debout ? Comment partageront-ils de l’espace et du temps ? La douleur d’être sexué est-elle de l’ordre de la division ou de la multiplication ? Autant de questions auxquelles Féminins / Masculins ne répond pas. (Alain Cofino Gomez)