La terreur

Il écrit. Féroce et impitoyable, un homme écrit son journal. Le journal d’un homme retiré du monde. Le journal d’un être qui prépare une révolution sanguinaire. Parce que, pour lui, rien n’a plus de sens et que les Idées ont quitté la vie des Hommes. Il écrit. Parce qu’un grand dégoût de sa condition d’homme social, consommateur-consommable, le pousse à chercher un chemin capable de changer totalement la face du monde. Il écrit. Inquiet et obsédé par cette quête, cet homme seul écrit, dans sa chronologie, l’avènement de ce monde nouveau qui s’inscrit à même la peau de ses fantasmes… Date après date nous cheminerons côte à côte, nous visiterons ses errements et les fantômes trop charnels qui le hantent ; date après date, nous serons témoins de la guerre brutale qu’il veut mener contre ses congénères, nous partagerons son récit de l’horrible et du clownesque qui jalonnent sa destinée. Sous une forme inhabituelle, celle d’un journal intime, « La Terreur » est une question formelle posée à l’art dramatique, à sa temporalité et, au-delà, une tentative de toucher aux blessures de la société judéo-chrétienne en panne d’idéologie et de sens. Entre oralité et littérature, naît une micro-mythologie, celle d’un homme de l’ici et du maintenant qui tente la profanation de son corps et de son âme, comme seul remède (une ultime transfiguration) au néant que lui inspire le spectacle de nos défaites.

Fiche

Année
2001