je me dirige vers piazzale Michelangelo

par un escalier de traverse

mince et sombre comme

certains ragazzi du Tabasco

un mec assis cheveux courts chauffe

avec la flamme d’un briquet une

cuiller je m’arrête il emplit

sans me voir une seringue et

pénètre cette mer bleuâtre je m’approche du

garçon qui me demande une cigarette mes yeux

dans le sang amer des siens

il retire la spina velenosa et vivons ensemble

comme une petite mort soudain

il me tend la main. Je

l’embrasse. Je ne sais pas son nom.

Buonarroti, sans doute

                                    Firenze, le 28 juillet 1980