Un inconnu qui dérange
Cet article renvoie dos à dos la social-démocratie et le libéralisme de droite en analysant leurs échecs. Il montre qu'une nouvelle voie est à explorer et explique les bases sur lesquelles elle peut se construire.
Fiche
- Année
- 2018
Extrait
Il est des terres inconnues qu’il faut oser explorer…
Des milliers d’initiatives, jaillissent localement, partout dans le monde, pour sauver notre terre, construire un meilleur environnement, une vie en société plus riche, plus juste, plus fraternelle, bref, un monde plus convivial. Nombre de constats et d’études sur l’état du monde montrent que les solutions sont à portée de mains, de même que les moyens financiers nécessaires. Manifestement, l’éveil des consciences est remarquable, puissant, entraînant. Pourtant, au vu de l’actualité, il semblerait que nous fassions face à un flop gigantesque. Nos sociétés divaguent dans l’incapacité de trouver une issue aux crises multiples et protéiformes qui nous submergent. Elles s’enfoncent dans l’acratie.
Davos triomphe, Porto Alegre s’effondre. L’absolutisme du marché dicte sa loi. L’Europe est fatiguée. Les riches ont gagné la guerre contre les pauvres. L’accord de Paris sur le climat s’embourbe. L’hydre des fronts nationaux et des populismes ressuscite, effaçant les fumées oubliées des camps. Le rêve de Martin Luther King est devenu le cauchemar de celles et ceux que « l’autre », celui qui est « différent », effraie.
Les partis politiques n’ont plus de vision, ou alors trouble, embrouillée par des idéologies dépassées qu’ils craignent de questionner. Ils naviguent à vue, engoncés dans le court-termisme, dominés par les sondages, les émotions des réseaux sociaux, obsédés par leur image, obnubilés par la prise du pouvoir ou son maintien, scotchés à leurs jeux politiques les yeux rivés sur leur nombril, rongés par un clientélisme acharné, énervés par les lobbies. Ils ont oublié le monde réel, ne savent plus que le changement en est la règle et que, pour l’affronter, il faut de l’audace et du courage, car ils n’osent plus parler de liberté, celle « …de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre». Depuis longtemps, qu’elles soient de gauche ou de droite, les familles politiques se sont rejointes sur la nécessité de la croissance, l’obligation de consommer et la sacralisation du progrès scientifique et technologique. Elles n’offrent plus de différence ni de réponses crédibles à l’entrelacs de crises que nous vivons se contentant de pencher tantôt à gauche, tantôt à droite au gré des rituels électoraux.
La critique est rude, sans doute. Elle est injuste, peut-être. Elle résume maintes analyses qui paraissent régulièrement sur le sujet sans que pourtant rien ne change.