Don Juan et Faust

Un bal étrange fête les noces de Dona Anna. Mystère, ambiance sulfureuse annoncent l’orage qui se prépare. Deux prédateurs impitoyables tissent leur toile autour de la jeune mariée… Dans ce classique de la littérature allemande du 19e siècle, remis en valeur par l’adaptation d'Alain van Crugten, Christian Grabbe a placé face à face deux des plus grands mythes de notre culture européenne : Don Juan et Faust, l’éternel séducteur et le magicien mégalomane, incarnant sans caricature le contraste entre la légèreté latine et la rigueur germanique, la comédie et la tragédie, mais aussi, plus largement, entre le Sud et le Nord, voire même entre l’Occident matérialiste et l’Orient spiritualiste, deux lectures opposées du monde et du sens de la vie qui, poussées à l’extrême, mènent au drame. A travers cette comédie satirique construite comme un jeu de miroirs, Don Juan et Faust se livrent au duel de la possession et font revivre la condition humaine avec ses risques, sa beauté, ses limites. Don Juan poursuit ses conquêtes jusqu’à la destruction. Faust, expérimentateur dénué d’humanité, sacrifie l’avenir à sa mégalomanie et vend son âme au diable. Rêve, poésie, mythes prennent figure d’avertissement. L’homme détruit tout, la nature, la beauté, l’amour, il se détruit lui-même. Dangereux prophètes ou merveilleux intercesseurs, Don Juan et Faust plongent dans l’inconscient à la recherche de leur vrai visage et nous tendent les miroirs de l’orgueil et de la soif de pouvoir. « J’ai détruit ce qu’il y a de meilleur au monde, parce que je ne pouvais l’atteindre. »… (Théâtre du Sygne). Présenté au Théâtre de la Place des Martyrs du 9 novembre au 9 décembre 2006, par le Théâtre du Sygne.

Fiche

Année
2006