Gad Elmaleh ou un gadot ?

Au premier coup d’oeil, les étals me laissent une impression nette : ce n’est pas aujourd’hui que je vais trouver pour 3 francs 6 sous la chaise longue LC 4 Le Corbusier qui compléterait si harmonieusement mon intérieur.

N’empêche, l’effervescence est palpable. Quelques ombres pressent le pas sur l’allée centrale. Un type extrait d’un camion blanc estampillé  « René la brocante vide-grenier » une dizaine de caisses à bananes pleines. Au menu, disques de Philippe Lafontaine, oeuvres complètes de Soljenitsyne, nounours souillés, chaussures de chantier dépareillées, cartes postales d’Arlon, cendriers Tuborg, litière pour perroquets Premium Sandy, assortiment de flippos... Ne m’encouragez pas, je pourrais continuer comme ça des heures.

Armé·e·s de leur lampe de poche qui fait tout de suite hyper pro, les aficionado·a·s se mettent à scruter le contenu des caisses avec minutie, preuve qu’il y a sans doute là-dedans des pièces, si pas exceptionnelles (je ne sais pas si un verre Amora floqué Schtroumpf grognon peut vraiment recevoir ce qualificatif, mais je n’y connais sans doute rien), qui valent clairement qu’on se lève à cinq heures du mat pour les zieuter. La plupart des amateurs sont des hommes, même si au rayon vendeurs et vendeuses, les femmes sont davantage représentées, notamment Klara, qui vient d’Allemagne, et d’autres dont j’ai demandé le nom sans vraiment le piger, originaires des Pays-Bas, de Pologne, de Hongrie.