« Ce n’est que ça ? » Jean-Michel Bansart
A contrario de son indifférence apparente et de toutes les équivalences déconcertantes qu’il voit (et peut-être aussi grâce à leur bénéfice), Jean-Michel Bansart dessine, coud et peint avec un extrême dégagement autant de compositions soigneusement improbables avec autant de couleurs chèrement aléatoires. Le processus de dessin s’entame donc pour lui à chaque fois simplement : en apparence comme il enfilerait des perles ou dessinerait des poupées russes, une forme après l’autre, chacune encerclant l’autre ou lui succédant.
Extrait
Jean-Michel Bansart donne toujours l’air de ne pas y tenir, ou plutôt, de ne pas faire de distinction entre l’art et l’occupation. À la manière d’un « Ce n’est que ça ? », à chaque fois, c’est le même effeuillage qui se produit autour de lui, sous le coup de la question littérale et répétée qu’il pose à ses collaborateurs. L’œuvrage (qui est la raison d’être de l’atelier) perd tous ses artifices et se voit complètement « mis à nu », tel l’empereur dénudé au milieu de la foule et démasqué par un regard perplexe.