En chemin, le Land Art. t.2 Revenir.

Doit-on considérer, comme il est généralement admis, qu´une "sortie" implique nécessairement un rejet radical des structures que l´on quitte ? Voire même que ce "rejet" en est l´instigateur ? Atelier, galerie, musée interviennent-ils chacun au même titre dans le processus qui mène à l´extérieur les artistes de la mouvance du Land Art ? Influencent-ils de manière identique le processus créateur des oeuvres ? En d´autres termes, le Land Art est-il réellement fondé sur le rejet des structures en place, et notamment du marché ? Mais surtout, quelles furent, quelles sont les relations que les artistes de cette mouvance entretiennent avec le système de monstration de l´art et le marché de l´art en particulier ? A travers l´étude de ces relations, l´auteur suggère que la question du retour est peut-être toujours déjà là dans le déplacement/voyage des artistes comme dans l´intention même qu´ils avaient de sortir de l´atelier.

Fiche

Visuel
Année
1999
Édition
Lettre volée (La)

Extrait

Marx a dit un jour que "plus une classe dirigeante est capable d´accueillir en son sein les hommes les plus remarquables de la classe dirigée, plus solide et plus dangereux est son pouvoir". Il ne m´appartient pas ici de juger si être intégré au système de présentation de l´art tel qu´il existait Ñ et tel qu´il était critiqué Ñ à l´époque était ou non "dangereux" pour les artistes de la mouvance du Land Art Art. Le fait demeure qu´ils ne refusèrent pas d´y participer (et l´illusion qu´ils pourraient le changer en profondeur, pour peu qu´elle ait existé, ne fut que très brève). Ils l´influencèrent, ils ébranlèrent sa structure mais ils ne le détruisirent pas et touchèrent encore moins à ses fondations. Et cela est vrai des musées comme des galeries. Peut-être encore plus des secondes que des premiers.