Du toucher. Essai sur Pierre Guyotat

Le point de départ d’un texte philosophique sur l’écriture de Guyotat pourrait être la question de l’illisibilité de cette œuvre, avec tout ce que cela implique comme attention à porter notamment sur le « dehors » du texte. L’illisibilité des textes de Guyotat fait se porter l’attention en creux sur tout le dispositif d’écriture-lecture qui borde cette écriture : en effet, étant donné que les « trames narratives » sont sapées, tout autant que la « psychologie des personnages » et que la plupart des autres caractéristiques qui font d’un roman un texte analysable, il n’y a pas d’autre choix que de s’interroger sur la façon dont ces textes en sont venus à exister. S’interroger sur l’existence de ces textes revient en quelque sorte à s’interroger sur leur matérialité, leur « vie », leur corps, leur manière de « faire corps » avec le corps de leur auteur au moment de l’écriture puis la façon dont s’opère la rupture d’avec ce corps lors de l’édition, pour enfin en arriver à une attention portée à l’acte de leur lecture, à la passivité réceptive que celui-ci implique tout autant qu’un engagement « corporel » du lecteur dans cette matière verbale rendue illisible notamment par l’excès d’affects qui la travaille. 

Fiche

Visuel
Année
2009
Édition
publie.net