Regarder pour rien, c’est le fil déroulé de quelques mois passés sous la chaleur enveloppante de Garbatella, dans le sud de Rome. 

Le fil d’une solitude transparente, qu’on découvre l'œil anxieux puis ébahi. 

Le fil vibrant d’un corps qui foule les anciennes pierres, s’enivre du jasmin et du robinier en fleurs, danse au rythme des rencontres fortuites.

Regarder pour rien c’est d’abord ne pas regarder, mais sentir. Se laisser pénétrer par des sons, des saveurs, des odeurs. Sans raison. 

Regarder pour rien, c’est le pressentiment que le corps tisse la toile des mots. Que les mots colorent l’expérience sensitive, offrent une demeure à une respiration contenue, ouvrent une brèche vers une liberté inconnue. 

Regarder pour rien, ce n’est presque rien. Si ce n’est le fil ténu qui oscille entre le corps et les mots. Entre les mots et la vie.