L’esprit du roman. Comme l’écrit Didier Comès sur le bandeau de présentation du livre, « Le cueilleur des mémoires »  est un message d’amour transmis à travers les brumes de l’Histoire. L’intrigue est centrée sur le destin de Bronde, le « rêveur » des Chantoires. La première partie du récit commence par dépeindre un art de vivre du fond des âges, des traditions riches et singulières autant qu’oubliées : la spiritualité, les pratiques animistes des tribus belges ainsi que celles des peuples autochtones habitant avant eux dans l’Entre-Escaut-Meuse-et-Rhin. Rapidement le cadre de l’action s’élargit. Bronde, quittant son enfance, son amie Souffle et son Ardenne natale, s’engage en un long voyage initiatique qui nous entraîne à découvrir la civilisation celte en Gaule et au-delà dans ses interactions avec l’étranger. La seconde partie du roman éclaire la résistance éburone durant l’invasion romaine en révisant la version de César qui, dans sa « Guerre des Gaules », décrit nos ancêtres comme des brutes fourbes autant qu’incultes pour justifier ses propres échecs et son intention génocidaire à leur encontre. Documentée en profondeur, cueillant loin parmi les faits et les légendes, cette vision de l’Histoire est bien différente de celle qui nous est livrée classiquement. En quelque sorte, « Le cueilleur des mémoires » est une réappropriation de notre patrimoine ; dans un langage de cœur, il nous raconte la et les valeurs de nos ancêtres, les racines réelles et immatérielles du pays. En cela, l’œuvre romanesque, autant qu’elle sonne juste, rappelle la dignité de ses origines à cette Belgique d’aujourd’hui, chancelante d’oublier ce qui la rassemble : ce qui était jadis pour elle fondation. Bronde tient son nom de sa naissance au bord d’une source (brön). Il est prédestiné à une vie hors normes. Clairvoyant, protégé par la nature et particulièrement par la vipère, dès l’enfance, il échappe avec sa sœur Micha, à une attaque de pillards qui les laissera orphelins, derniers descendants d’une famille noble de la tribu des Eburons. Recueillis par le clan des Chantoires, il rencontrera Souffle. Source et Souffle, eau et air, fluides réunis. Ainsi s’exprime Abâne, la grand-mère de Souffle, une ermite à laquelle les jeunes gens demandent conseil. Ils s’uniront, se sépareront, souvent pendant des années, se retrouveront toujours. Destinés à attendre et à apprendre, ils sont ceux-là en qui s’éveille le serpent et se résout l’arc-en-ciel. Ils unifient vie et mort. A eux, au-delà des illusions, la vérité nue est confiée. Ils sont les chaînons du grand secret et à aucune génération, ils ne peuvent manquer. (Source éditeur : http://www.memory-press.be/index.php/site/ouvrages/83/le_cueilleur_des_memoires)