L’irréductible subjectivité de la réception des oeuvres : perspectives croisées de droit, de philosophie

Qu’est-ce qu’une oeuvre aux yeux du droit ? Pour essentielle qu’elle soit, cette question a été esquivée par le droit durant une période qui a paru interminable. Il a fallu en effet attendre 2018 avec l’arrêt Levola de la Cour de justice de l’Union européenne pour en savoir plus sur la nature de l’oeuvre aux yeux du droit ; et encore, ce qu’on en a appris à l’époque se résumait à ceci : l’oeuvre correspond à un objet qui doit être identifiable avec suffisamment de précision et d’objectivité. La philosophie offre un prisme permettant au juriste d’apercevoir les effets des exigences qu’il a conçues par rapport à la notion d’oeuvre, via l’arrêt Levola. Les développements qui suivent examinent respectivement la portée de ces exigences, leurs conséquences et leurs angles morts, en ce que celles-ci invitent le spectateur à identifier l’oeuvre avec précision et objectivité. Au centre de cet examen se dessinent en creux la question du caractère ouvert de l’oeuvre, et au-delà, celle du sens de la création.

Fiche

Visuel
Année
2023
Édition
Revue interdisciplinaire d'études juridiques
Co-auteur.trice(s)
Benoît MICHAUX

Extrait

Dans le contexte de capitalisme avancé de l’hypermodernité, « l’attention devient la clef des formes de pouvoir non coercitives ». Par conséquent, on peut supposer à bon droit que s’employer, dans la conduite esthétique, à renouer le fil de l’attention continue et autonome n’est pas sans incidence émancipatrice.