Exercices de disparition

Disparaître. La question revient sans cesse : qu’est-ce donc ? Soustraire à l’autrui regard une présence, sa présence ? Et qu’est-ce qui surgit  à  cette place-là ? Est-ce d’ailleurs exactement à la même place ? Qu’est-ce qui comble cette béance ? Que fait-on avec cela ? Est-ce du vide ? Un vide que l’oubli (pour ainsi dire) comble ou un vide que la mémoire nourrit ? Un silence assourdissant ? Est-ce un temps de répit ? Et que crée cette contrainte, la contrainte de faire  avec ce quelque chose qui fut et qui n’est plus?  Un nouveau jeu tel que Perec aurait pu le suggérer ou le pratiquer? Est-ce que cet oubli nous est nécessaire ? Serait-ce supportable, le non-oubli ?  Fonder une vie sur l’absence ? Une absence (si) obsédante au point de (se) muer en une présence ?  Un manque essentiel  qui caractérise certains textes mystiques ? Que dire de ces disparitions spontanées  ? Qu’est-ce qui les résorbe ou métamorphose ? Est-ce que chaque époque a son esthétique de la disparition et ses rituels d’expiation ?  Le cinéma compterait-il parmi ces rituels ? (CP - 2008)

Fiche

Année
2011