Une machine de rouge
Un homme se promène dans sa vie, à toute allure, tranquillement. Sur des moments de chaque jour, il jette un regard tendre et féroce, plein de vie et pourtant, il raconte aussi les absents. On le voit sur la route ou plutôt, on voit la route qu’il suit, pour partir travailler, pour aller pointer, pour regarder le ciel, pour suivre les trains. Il nous parle des femmes, d’enfants, d’amour , des arbres et même de la ville en été. Il raconte des joies et des souvenirs aussi simplement que possible. Et l’on entend un cœur qui cogne, comme une machine à laver.
Fiche
- Visuel
-
- Année
- 2002
- Édition
- Mea Vista
Extrait
Le rouge parti, je m'étais mis à l'aimer très fort. J'ai pensé aux couples qui se séparent, aux enfants qui restent sur le trottoir, à regarder le ciel prendre feu pendant que leurs parents se taisent au travers des murs de la maison. Je me suis demandé si j'avais rendu quelqu'un d’heureux ces dix dernières années. Je me suis dit :
Le premier qui téléphone, je lui demande.
Ce putain de téléphone est resté muet toute la soirée. Aphasie complète d'un bloc de bakélite, ça n'arrive qu'à moi des trucs comme ça.