L'histoire amoureuse des Belges

Comment nos ancêtres se faisaient la cour, tombaient amoureux, se mariaient et s'envoyaient en l'air

L’histoire amoureuse des Belges  vous en dit plus sur les mille et une facettes de la vie amoureuse et très intime de nos compatriotes d'hier et d'aujourd'hui. Avec cet ouvrage, vous découvrirez par exemple comment nos ancêtres se faisaient la cour (partout et tout le temps, même aux enterrements !), tombaient amoureux, se mariaient, se mettaient en ménage et s'envoyaient en l'air ! Même si ce n’était pas nécessairement dans cet ordre.  

Fiche

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Année
2016
Édition
Editions Jourdan

Extrait

Pas de sexe avant l'autel ?

Nos aïeux n'attendaient pas toujours la nuit de noces pour faire plus ample connaissance avec le sexe opposé. Tant pis pour les convenances, les mises en garde parentales et les sermons de monsieur l'abbé. L'appel des sens et des hormones était parfois le plus fort ! Dans certaines contrées, les frotti-frotta prénuptiaux étaient même tolérés voire quasi institutionnalisés. La nuit venue, il était ainsi loisible à un garçon de rejoindre une jeune fille dans sa chambre et de se coucher à ses côtés : en principe pour bavarder. La coutume voulait parfois qu'il y accède, non pas par la porte après avoir demandé l'autorisation des parents, mais bien par la fenêtre que la belle avait d'ailleurs souvent pris soin de laisser ouverte ! Il suffisait que le galant reste habillé et ne se glisse pas sous la couverture pour que l'honneur (et la virginité) de la demoiselle soit sauf. Il devait aussi avoir déguerpi avant l'aube. En certaines circonstances, tout un groupe de garçons pouvait accéder à l'alcôve de l'adolescente, pour y séjourner ensuite seul à tour de rôle ! Il arrivait aussi que la demoiselle choisisse l'heureux élu dans une liste dressée au préalable, et sur laquelle le nom de son fiancé officiel n'était pas toujours inscrit. Connue sous le nom générique de kiltgang, cette coutume était pratiquée sous différentes formes dans une bonne partie de l'Europe germanique, dans les Alpes, notamment en Suisse, en Scandinavie, en Angleterre et aux Pays-Bas, où on la connaît sous le nom de nachtvrijen ou venstervrijen (littéralement, flirter à la fenêtre). On en aurait aussi découvert des traces dans le Nord et l'Est de la France. Bien que sous le contrôle des adultes de la maisonnée et de la jeunesse locale, le kiltgang n'était pas toujours des plus sages, on s'en doute un peu. Le grand ethnologue et fokloriste français Arnold Van Gennep la rangeait d'ailleurs dans la catégorie des « fréquentations érotiques d’onanisme à deux » ! C'est dire. Mais les couples d'amoureux transis ne se contentaient visiblement pas toujours d'innocents jeux de mains. Dans la Savoie du début du siècle dernier, où ce genre de liberté était semble-t-il la règle, à peine 10% des jeunes arrivaient semble-t-il vierges au mariage ! Cette coutume avait-elle cours dans ce qui sera plus tard la Belgique ? Il semble qu'elle ait été pratiquée en Flandre-Orientale et occidentale notamment, ainsi qu'en Campine ou à Anvers.