Nos lèvres sont politiques

A la suite de sa rencontre au Québec avec le poète-pamphlétaire québécois Yves Boisvert en 1998, et des rapports qu'il entretient avec l'oeuvre de ce dernier, l'auteur, sollicité par Jacques De Decker et la revue Marginales pour un numéro consacré à l'actualité politique de cette année-là, écrira d'un seul souffle ce texte très peu remanié par la suite. Le texte est un poème en prose, découpé en paragraphes qui alternent et dont chacun dit l'histoire d'une femme : Monica Lewinsky, dont la liaison avec le président des Etats-Unis fit scandale, et Semira Adamu, une jeune Africaine, étouffée par des gendarmes, dans l'avion qui devait décoller de Zaventem pour l'expulser vers son pays d'origine. Le poème recourt au cut up, à l'intertextualité (notamment par des insertions d'America, du poète beatnick Allen Ginsberg, et des textes des prophètes de l'Ancien Testament). Les deux figures féminines, symbolisées par leurs lèvres, sont comme les symptômes et les victimes d'un monde dominé par le mensonge, la propagande et la violence. L'ouvrage est illustré par des infographies réalisées par Thierry Wesel. Une mise en ondes de ce texte a été réalisée par Dolorès Oscari, avec la voix de Jacques De Bock (RTBF, Radio, La Première, "Si j'ose écrire", 31 décembre 1999).

Fiche

Année
2000