La Croix de Saint-Vairant (roman)
Ce roman a été publié en 1992 aux Éditions Pré-aux-Sources/Bernard Gilson. Dix ans plus tard, Françoise Pirart en écrivit la suite, intitulée L'épée et le feu.
Ces deux parties furent réunies et publiées en 2004 par les Éditions La Renaissance du Livre sous le titre La fortune des Sans Avoir, repris en 2005 par les Éditions Le Grand Miroir.
Fiche
- Visuel
- Année
- 1992
- Édition
- Pré-aux-Sources
Extrait
Dans l’étable, il faisait complètement noir. La brebis bêla en entendant approcher Geofroy. Le garçon écarquilla les yeux et appela Bernard et Tiberte qui ne répondirent pas. Il continua à avancer. Quelque chose lui frôla le bras. Il palpa la chose : c’était un pied, un pied humain, nu. Il leva un peu plus le bras. Au-dessus du pied, il y avait un mollet, et encore plus haut, un genou, puis une cuisse. Et à côté de cette jambe, il y avait une autre jambe qui pendant aussi. Il courut à la chaumière. Trois pas à faire mais c’était comme si plusieurs lieues l’en séparaient. Il tisonna les braises de l’âtre, s’empara d’une chandelle, l’alluma et se précipita vers l’étable. Il éleva la chandelle. Un corps pendait à quelques pieds du sol, retenu par une corde accrochées au plafond qui enserrait le cou. La tête pendait sur le côté ; la langue, énorme, sortait par la bouche béante ; les yeux grands ouverts étaient blancs et effrayants. Un des pieds avait encore sa galoche. Le père… Le père était revenu pour se pendre.