Près Du Coeur
Fiche
- Année
- 2011
Extrait
Acte I
L’opération (Hiver)
Dans l’espace, une chaise et une table. Sur la table, un pick-up, des disques, des livres, des magazines.
1.
Entre une femme d’une quarantaine d’années ; s’adressant au public :
Vous aimez mes chaussures ? Je les ai achetées dans le magasin au coin de la rue près de l’hôpital. J'en ai beaucoup de paires. Je les ai toutes achetées là. J’y allais chaque fois, après…
Je n’ai pas acheté des chaussures chaque fois que j’allais à l’hôpital, non, mais c’est vrai que j’en ai de nombreuses paires…
Pourquoi toutes ces chaussures?
Parce que j’ai été courageuse. J’ai fait ce qu’on m’a dit de faire. Sans résister ni me rebeller ; sans poser trop de questions. La fille courageuse a dit oui à tout : la mammographie, la ponction, l’opération, la chimiothérapie, oui, oui, oui, oui ! Même les rayons : Oui ! Tout ! S’il vous plaît et merci. (...)
Acte II
La Chimiothérapie (Pas de Printemps)
1.
Elle entre, pleine d’énergie :
Les enfants, venez avec moi dans la cuisine. Il y a de quoi manger : venez ! C’est bon, mmmm, miam, ça a l’air bon. Les enfants, il faut que je vous dise quelque chose : après l’opération, ils veulent me donner des médicaments, pour être sûr que la maladie est partie, et que je suis tout à fait guérie; et peut-être, ils ne savent pas à 100 %, peut-être que je vais perdre mes cheveux.
AhAhAhAhAh (rires, pliée en deux, joue les enfants pointant du doigt)
« Maman va devoir mettre une moumoute !
(...)
Acte III
La radiothérapie (Eté)
Il me semble que chaque fois que je vais à la séance de rayons, le temps est magnifique : 6 semaines de temps magnifique. Mai et juin.
J’y vais à vélo. Je le parque dans une petite cour où il y a beaucoup de voitures. La plupart des gens viennent en voiture.
Quelques marches, une porte : je l’ouvre.
Tout de suite à gauche, une autre porte qui donne dans la salle d’attente ; j’entre. Il y a des chaises le long des murs, des gens assis, des fenêtres. Il fait lumineux.
Il y a aussi des magazines stupides à consulter, toujours les mêmes : tu en as vu un, tu les as tous vus, alors…
(...)