Dakhla, Sahara Occidental, est une petite ville de la côte Atlantique. Elle a tout pour être idyllique. A priori. Des plages, du soleil, du sable fin…Et des pêcheurs, parqués dans un petit village, y font cependant tache. Dakhla est une des dernières régions les plus poissonneuses au monde. Mais la région agonise et les petits pêcheurs se disent victimes d’une concurrence déloyale qui leur dispute leur pain quotidien. Leur salaire : 2€ par jour. La faute ? Elle est partagée. Il y a les autorités marocaines, “compétentes”, qui ont distribuées plus de licences de pêche qu’il n’en fallait à des sociétés Européenne, chinoises, Japonaises et Russes, sans oublier les hauts militaires et dignitaires du régime qui vendent leurs licences de pêche ou s’associent à des sociétés étrangères. Mais il y a aussi, les chalutiers étrangers qui aspirent inlassablement les fonds marocains, pour ramener des centaines de milliers de tonnes de sardines, de thon, de crevettes, et autres espèces très demandées en Europe et dans les pays asiatiques. Le réalisateur montre leur réalité, il attaque de front la pêche industrielle qui purge les océans du monde entier, il montre du doigt la dureté avec laquelle les nantis étranglent les plus démunis, le cynisme avec lequel le Nord condamne l’Afrique à sa perte. À côtoyer tous ces exclus, et en sachant qu’un écosystème est mis en péril, le réalisateur se pose deux questions. Comment une telle situation a-t-elle pu être possible dans un pays lourdement subventionné, aidé? Plus embarrassante est la deuxième question : Les consommateurs européens et asiatiques, ont- ils conscience du fait que les sardines, le thon, les crevettes qui se trouvent dans leurs assiettes ont été pêchés dans des mers qui appartiennent en théorie à ceux qui meurent de faim ? À bon pêcheur, salut.