Laisse en ciel
4e de couverture (extrait):
C'est quelque chose comme du Guillevic, tripoté par Boris Vian.
Ce troisième recueil de Jean-Luc Godard déconcerte, non sans plaisir.
Un vers court, qui tourne circulaire comme l'argile du potier. Un humanisme narquois, une insolite sagesse : on nous invente de très excitants paradoxes sur les questions essentielles de notre existence. Et nos mots sortent enrichis de ce merveilleux accélérateur de particules qu'est le poème.
Fiche
- Visuel
- Année
- 1982
- Édition
- Saint-Germain-des-Prés, Paris
Extrait
Quand l'aile rallie la terre
Quand l'aile rallie la terre
ses plumes
reverdissent
guillochures du vent
en moi ce sans couleurs
plus puissant qu'arc-en-ciel
et qui
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Il faut bien vieillir
Il faut bien vieillir
laisser au souffle
le temps
de creuser les os
il faut bien mourir
en
oiseau
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Dans la vie
Dans la vie
où le vide
sinon à coups de dés
de désirs
où le vice
de forme
de pure forme
le cercle
pas moins rond
pas moins prisonnier
mais les arbres
prêtent leurs nefs
à nos brames
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Si le monde est une huître
Si le monde est une huître
le sceptre au sablier
pour les ceps de ses grains
si
en ouïghour
tout tourne court
court-circuit
justement
l'étincelle
celle qui éteint
atteint
qui en fait voir
de toutes les couleurs
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De mes os
De mes os
ferez des flûtes
flûtes traversières
flûtes de Pan
qu'ils trouvent enfin
la douceur
le doux leurre de l'air
je crâne