Les fantômes d'Outreau
L’affaire dite "d’Outreau", qui a fait la Une des médias dès novembre 2001, a-t-elle révélé toutes ses vérités ? Le premier reportage de Georges Huercano-Hidalgo et Jean-Michel Dehon, diffusé en mars 2002 sur la RTBF (Télévision belge), fut mené comme une contre-enquête. Ces journalistes furent, sinon les seuls du moins, les premiers à confronter certains éléments du dossier d’accusation avec les faits. Ils ont ainsi fait le voyage d’Ostende pour découvrir qu’il n’existait pas de sex-shop au centre du réseau, ni d’orgies dans une étable en pays flamand, ni encore moins de fillettes assassinées et enterrées dans un jardin d’Outreau, etc. Au terme de ce travail de terrain, ils ont acquis le sentiment qu’une "banale" affaire de pédophile intra familiale s’était transformée en une dramatique erreur judiciaire. En mai 2004, devant la Cour d’Assises à Saint-Omer, les invraisemblances de l’instruction sont dévoilées. Les accusateurs se contredisent, les charges s’avèrent sans fondements. La Cour va d’ailleurs rendre la liberté à la plupart des prévenus. Les journalistes belges avaient vu juste ! Ils seront non seulement les invités d'"Arrêt sur images" sur France 5 mais leur reportage de 2002 sera projeté à deux reprises au cours des débats d’Assises. Peu après, le ministre de la Justice recevra les acquittés d’Outreau, place Vendôme. Ils seront indemnisés en compensation du calvaire judiciaire qu’ils ont vécu. Tout semble ainsi rentrer dans l’ordre... Pas si sûr ! À l'aube du procès d’Appel des six condamnés qui aura lieu à Paris en mai prochain, Georges Huercano-Hidalgo et Jean-Michel Dehon proposent un nouveau document : un retour sur l’affaire et ses zones d’ombre ! Comment ne pas douter de la fiabilité des accusations ? Le premier procès a révélé les errements de l’instruction, les indemnités accordées en sont la démonstration. Mais cette nouvelle enquête des journalistes belges montre que ces erreurs ont fait d’autres victimes, celles dont personne ne parle ! Dans l’affaire d’Outreau, d’autres auditions et d’autres confrontations, ont eu lieu. Ce nouveau document met au jour d’autres "suspects". De "faux" coupables dont la vie a basculé témoignent, ces "oubliés" broyés par l’enquête et dont plus personne ne se soucie. Ils sont les "fantômes d’Outreau" !
Fiche
- Visuel
- Année
- 2005
- Production
- Point du Jour 78 rue Croix des Petits Champs 75001 Paris