Tiens, voilà l'facteur !
Tiens, voilà l’facteur !
À lire jusqu’à la dernière lettre !
Tiens, voilà l’facteur ! Il entre chez vous pour vous apporter, avec l’expression de circonstance, les bonnes comme les mauvaises nouvelles. Sous une pluie torrentielle ou sous un soleil de plomb, « Facteurman » accomplira sa mission jusqu’à la dernière lettre.
Ce roman fourmille d’anecdotes toutes plus vraies les unes que les autres et nous plonge dans un temps où le village était, pour ses habitants, le centre du monde, et le facteur un valeureux messager.
Vous rencontrerez des personnages hauts en couleur parlant un patois wallon, une langue qui chantera à vos oreilles tout au long des aventures passionnantes et cocasses de notre bon facteur dans le village des Beaux-Sarts.
Avant-propos de l’auteur
« Le wallon, c’est chantant, c’est une langue du sud ! »
Ce livre est une photographie d’une époque, d’une région où le wallon disparaissait avec ses vieux et ses vieilles. Cet écrit ne prétend pas utiliser les règles grammaticales et orthographiques du wallon, mais simplement relater ce qu’il restait du patois dans les années 80 au village des Beaux-Sarts… un wallon spotchî[1], mais qui reste un réel plaisir pour les oreilles.
Extrait
« Hé gros, viens t’réchauffer à l’baraque ! » crie Raymond.
Dans notre bourgade, l’adjectif « gros » n’est pas une insulte et n’a pas de relation directe avec le physique… enfin, pas tout le temps. C’est plutôt un signe d’affection. Vous pouvez donc dire à un anorexique : « Comment vas-tu mon gros ? » Cependant, si la personne est de forte corpulence, on la nommera plutôt « mon beau » ou « m’biau[2] ». Vous l’avez compris, la personne ne doit pas spécialement être belle pour mériter ce qualificatif. Si le protagoniste est laid et gros, on le qualifiera de « grand ». Si l’interlocuteur est réellement grand, on l’appellera « mon petit » pour rééquilibrer les inégalités physiques. « Ma poule » déterminera une réelle amitié entre deux personnes. « Mon lapin » aura une connotation de tendresse. « Ma couille » sera plutôt intime. « Mon gamin » se dira à une personne plus jeune d’au moins un jour et « mon vieux » marquera un mécontentement.
Revenons sur notre : « Hé gros, viens t’réchauffer à l’baraque ! » Raymond, c’est l’homme qui a tout vu, tout entendu et tout fait.
Je tente de bredouiller une excuse afin d’éviter d’entendre pour la millième fois la même histoire, mais je suis arrêté par notre gugusse[3]. « Choute bé facteur, dj’ai mis ène bûche dins l’cheminée et l’bouteille qui réchauffe l’cœur sur l’table, alors n’vé né m’raconter tes carabistouilles d’homme de ville.[4] »
[1] Mon beau, on ne va pas te laisser mourir de froid.
[2] Beau.
[4] Écoute bien facteur, j’ai mis une bûche dans la cheminée et la bouteille qui réchauffe le cœur sur la table, alors ne viens pas me raconter tes sornettes d’homme de ville.