Le Mystère Jean-Paul Ier

Que s'est-il passé dans le secret du Vatican pendant la nuit du 28 au 29 septembre 1978? Un homme est mort dans la solitude et le silence de sa chambre close. Cet homme, c'est le pape Jean-Paul Ier. Aussitôt, des questions ont surgi, et des rumeurs se sont répandues comme traînée de poudre. Comment est-il mort? Aurait-il été assassiné? Mais qui pouvait souhaiter sa disparition, et quelle aurait été l'arme du crime? Pour tenter de répondre à ces questions, ce livre nous ouvre quelques portes soigneusement fermées. Il nous fait pénétrer dans le secret du conclave puis dans l'intimité de la vie quotidienne d'un souverain pontife. Il soulève un coin du voile sur les finances du plus petit et du plus mystérieux Etat du monde, et nous introduit dans les arcanes du Vatican...

Fiche

Visuel
Année
1995
Édition
Marabout

Extrait

Interrogés dix ans après les faits, les témoins les plus proches se contredisent sur ce qui a précédé la mort de Jean-Paul Ier. Pourquoi ? S’agit-il de mensonges ou d’erreurs ? Pour certains, les inexactitudes de leurs récits prouvent qu’ils sont coupables sinon de meurtre ou de complicité, du moins de non-assistance à personne en danger. Quand d’autres anomalies se feront jour sur ce qui a suivi la mort du pauvre Albino, les rumeurs auront beau jeu de se déchaîner… Faut-il en déduire pour autant qu’il y ait vraiment eu assassinat ? En tout cas, pas à ce stade de l’enquête.

Toujours est-il que, pendant que Jean-Paul Ier se fait peu à peu connaître et aimer du peuple chrétien, des signes de mécontentement et d’opposition apparaissent, au sein même du Vatican. Tel est du moins l’avis de Thomas et Morgan-Wittes, selon lesquels ses détracteurs critiqueraient un certain manque d’autorité, une douceur qui fait craindre une attitude laxiste et trop souple face à certains problèmes comme ceux de la contraception et de la sexualité en général, face aussi au communisme, aux mouvements terroristes, aux problèmes du tiers monde. Il faut dire que Jean-Paul Ier n’a pas hésité à se laisser photographie en train de serrer la main du maire communiste de Rome. En outre, le nouveau pape avait lui-même affirmé qu’il n’avait qu’une idée assez vague du fonctionnement et des structures de l’Église ; certains en déduisaient ouvertement qu’il ne devait avoir qu’une idée très vague également des conflits internes de l’Église. Pour ne rien arranger, le nouveau pape avait décidé de s’attaquer à l’épineux problème des finances du Vatican.

Dès le début de son pontificat, il avait donné des signes de son désir d’accorder plus d’autonomie aux conférences épiscopales, souhaitant apparemment décentraliser quelque peu les pouvoirs en « régnant au sein de l’Église et non sur l’Église ».

Dans son discours inaugural et dans ses premières allocutions, il s’était dit choqué par « la révoltante pauvreté » de 60 % de l’humanité, souhaitant, avait-il dit, devenir le porte-parole de cette majorité silencieuse. De même se montrait-il un ardent défenseur de l’œcuménisme.

Cette attitude lui a d’emblée attiré la sympathie du public. La presse, durant tout le mois de septembre, rendait compte de ses discours et de ses positions, et l’enthousiasme populaire ne désarmait pas.