Peut-on encore mourir d'amour ?

Ophélie rêve de se noyer dans l’amour qu’elle porte à son nouveau copain, Hamlet, tandis que Judith, sa colocataire célibataire et rationnelle, se méfie des sentiments. Hamlet est-il vraiment amoureux d’Ophélie? Judith a-t-elle peur de l’amour? L’amour est-il ringard ? Être hétérosexuelle, qu’est-ce que ça veut dire, est-ce un régime politique ou une orientation sexuelle ? Des relations amoureuses absolument égalitaires sont-elles possibles ?

Si Ophélie incarne l’archétype de la grande romantique, Judith, elle, préfère cultiver ses amitiés. Entre les deux, dans une écriture réaliste et drôle, les interrogations, les anecdotes personnelles, les références à des films ou des livres fusent, de Titanic à la relation de Marguerite Yourcenar et Grace Frick, de la question du célibat à la fin de l’hégémonie de l’hétérosexualité... Des chansons d’amour live, issues du répertoire de la variété française ou compositions personnelles, s’invitent sur le plateau et permettent d’exprimer les émotions à certains moments à l’image des films « Le bal des actrices » ou « On connaît la chanson » tout en nourrissant la réflexion sur le conditionnement amoureux qu’elles provoquent.

En filigrane, c’est tout un questionnement que les deux comédiennes, Lisa Cogniaux et Stéphanie Goemaere, partagent sur l’amour et ses enjeux contemporains. Sous une forme pleine d’humour et légère, elles nous poussent sans cesse à nous demander : en 2024, quels sont nos modèles amoureux ?

CREATION EN FEVRIER 25

Fiche

Visuel
Année
2025
Distribution
Jeu : Stéphanie Goemaere & Lisa Cogniaux / assistanat : Rita Belova / dramaturgie : Agathe Meziani / direction d'actrice : Léa Romagny / création sonore : Maïa Blondeau / scéno & costumes : Irma Morin / mise en scène et écriture : Lisa Cogniaux
Production
Les CN asbl, Théâtre de Namur (production déléguée), Théâtre des Martyrs (co-production)
Diffusion
Théâtre de Namur

Extrait

- Moi je pourrais mourir d’amour... enfin je voudrais... tu comprends ?
- Non, pas vraiment.
- Si tu aimes quelqu’un, si tu l’aimes vraiment, ça devrait vouloir dire que tu ne peux pas vivre sans lui. (...)

–Tu pourrais le quitter ? 

Pourquoi je le quitterais ?

–Si jamais il devient toxique ?

–Je ne compte pas le manger.

–Si jamais il devient violent ?

–Je le saurais s’il était violent, je l’aurais vu, je t’ai dit qu’il est très sensible et très doux.

Il fantasme sur des femmes qui sont mortes dans des rivières et il en écrit des poèmes... Si ça ne te suffit pas en termes de red flags, je ne sais pas quoi faire pour toi.

–Oh là là, tu politises toujours tout ! Est-ce que je ne peux pas tranquillement fantasmer sur mon prince charmant et me rêver belle comme Marilyn Monroe morte sans qu’on vienne me faire chier avec des red flags à la con ? D’ailleurs pourquoi on ne le dit pas en français : des « drapeaux rouges » ? Tout de suite ça fait moins classe, tout de suite ça fait Mer du Nord... Est-ce que je ne peux pas me mettre en couple sans qu’on me somme de me méfier de la masculinité toxique ? Je n’ai jamais compris la différence avec la masculinité tout court d’ailleurs... »