Le coût de la liberté ou Partir ou mourir
Juste Avant
Aucune souffrance n’est plus indécente que celle d’une fin de vie. Elle est déchéance physique. Rien ne nous prépare à l’affronter. La panique envahit les proches et la terreur celui qui souffre. Pendant que toutes les passions se déchaînent autour de lui, les folies, les rancœurs, les jalousies, les frustrations, le mourant, lui, est seul. Ce qui l’inquiète est moins la vie après sa mort que celle avant. Juste avant.
Fiche
- Année
- 2007
Extrait
Le père est nu. Il est vivant et nu. Sur le matelas d’eau. Les yeux fermés, le buste parsemé de poils gris, les côtes saillantes, le plexus creusé, les fesses flétries, les jambes cadavériques qui se plient et se déplient en un mouvement perpétuel de va et vient comme quelqu’un qui a mal au ventre.