Paris, 1798. Depuis neuf ans, l'astronome Joseph Jerôme Lefrançais de Lalande consigne la position de près de cinqtuante mille étoiles. Par manque d'objectifs nouvellement efficaces, il est en fin de parcours. Soudain, l'histoire s'accélère: un inventeur suisse de cinquante ans, Pierre-Louis Guinand, vient lui montrer des disques en verre qu'il a minutieusement taillés. Directeur de l'Observatoire, Lalande a et fait autorité: il entrevoit l'accouchement d'une nouvelle génération de téléscopes et exhorte de suite son hôte à fondre lui-même son verre. Esprit peu spéculatif, mais exprimentateur opiniâtre, authentique explorateur des techniques de son époque, tour à tour horloger et opticien verrier, esprit pratique et curieux, Guinand est alors déjà bien engagé dans une "carrière" façonnée autant par ses propres obsessions que par des rencontres décisives qui orientent sse recherches et comblent son absence de formation intellectuelle. A l'image d'un nombre croissant de ses contemporains, il consomme en autodidacte ce qu'il puise auprès des spécialistes qu'il consulte sans gêne et dont les oeuvres et pensées alimentent une presse de vulgarisation scientifique de plus en plus présente sur le marché de l'information. Sa visite à Lalande tient d'une stratégie qui aura d'heureux effets.
Pierre-Louis naît à la Corbatière le 20 avril 1748, Fils de menuisier, il doit très vite (...)