De même que l'Encyclopédie dont il partage les critères essentiels, l'androïde est au XVIIIème siècle une entreprise collégiale qui focalise les énergies progressistes et les aspirations utopistes. L'Encyclopédie d'Yverdon et les androïdes Jaquet-Droz ont été quasiment conçus au même moment critique du tournant des années 1760-1770. Du fait de cette contemporanéité, les commentaires de la première sur les seconds traitent d'un événement en train de se produire et potentiellement regardé comme tel. Outre les références explicites, l'Encyclopédie d'Yverdon permet aussi de reconstituer implicitement une partie du contexte des androïdes. Leurs trois activités distinctives (musique, écriture, dessin) font écho aux questionnements de l'époque sur les plans de la technique, de la forme, des actes. Paradigme des Lumières, l'androïde, "expérience totale", confirme ainsi par sa portée moderne la dimension fondatrice du XVIIIème siècle... pour le meilleur et pour le pire.