Acte I, scène 12 Nathalie : Mais enfin Valérie, qu´est-ce que tu attends? Tu comptes partir au camp louveteaux en pantoufles? Paul : Eh bien, son sac n´est pas encore fermé? Nathalie : Je voudrais t´y voir. J´ai cousu trente-six nominettes. Gaétan, je t´en prie! Ta voiture téléguidée, c´est pour dehors! C´est malin, regarde toute la terre tombée des roues... Jai aspiré hier et j´ai l´impression de marcher sur des gravats! Paul : Quel stress! Ce n´est tout de même pas la première fois que Valérie part au camp. Nathalie : J´ai tellement peur d´avoir oublié quelque chose... Paul : Mais Valérie n´a qu´à préparer son sac elle-même. Si tu crois qu´à son âge,ma mère s´occupait de mon sac. Nathalie: Evidemment, ta mère à son âge ne s´occupait pas de ton sac : tu n´étais pas encore né. Paul: Ce que tu peux être fatigante quand tu veux! Nathalie : Réjouis-toi. C´est bientôt les vacances. Paul : Tu as déjà songé aux valises? Nathalie: Mais enfin Paul, laisse Valéried´abord revenir de son camp louveteaux. J´en aurai pour deux jours de lessives. Après je penserai aux valises... Paul: Penses-y déjà. Que ce ne soit pas en dernière minute qu´il faille acheter des petites culottes parce que Valérie n´en a ramenée aucune de son camp. Nathalie: Tu vois bien, c´est toi qui es stressant! Paul : Cela n´a rien de stressant que d´envisager de racheter des petites culottes... Nathalie: Je me moque bien des petites culottes, Paul, mais les nominettes, Paul, les nominettes, tout de même.Tout ce travail pour rien. Paul : Je me demande parfois si tu as une juste perception de l´essentiel, ma chérie... Nathalie : J´envie ta faculté d´être philosophe à l´heure où tu devrais conduire ta fille à la gare. Paul : Bon ... Il suffisait de le dire. Nathalie : Au revoir, ma chérie. Encore un bisou. Tu vas me manquer...Moi pas, je sais, je ne te manquerai pas. Lave-toi quand même de temps en temps, hmmm. Et tes dents, n´oublie pas de les brosser le soir...Oui, je t´ai mis du papier à lettres, tu peux écrire tous les jors si tu veux. Dis au revoir, Gaétan, agite la main, là, comme Maman.... Agite la main.... Il me semble que je n´arrête pas d´agiter la main.... C´est drôle, hein Gaétan...C´est drôle, hein mon bébé. Oh la la, ne t´énerve pas! Je sais bien que tu n´es plus un bébé. Paul : Tiens, tu sais qu´il existe des nominettes thermocollantes? Nathalie (décontenancée) : Mais tu me l´apprends, mon chéri.