Etats des lieux : liste des travaux d'urgence

Fiche

Année
2011

Extrait

De la crise des subprimes en 2007 à la crise de la dette,
l’Europe s’enfonce dans une crise d’identité, ce que
Lucien Sève, Philosophe, nomme une crise de civilisation1.
La crise des subprimes, qui a vu culminer l’exacerbation de
l’avidité des financiers qui ont prêté à des gens dont ils savaient
l’insolvabilité, débouche ici sur une crise globale de la société.
D’une manière lapidaire, nous pourrions dire que les banquiers
se sont tirés une balle dans le pied. Mais il pourrait tout aussi
bien tirer leur épingle du jeu si d’une part les politiciens qu’ils
ont subjugués les sauvent à coup d’austérité et de restrictions
des acquis sociaux et si la population se résigne au lieu de
prendre son avenir en main.
Différents mouvements sont spontanément nés, que ce soit en
Angleterre, dans la rue, les universités et même dans les villages
où la population s’est soulevée ou rivalise d’ingéniosité
pour contrer les mesures imposées par le gouvernement Cameron,
aux Etats-Unis avec le mouvement new-yorkais «Occupy
Wall Street», en Espagne et en Grèce avec ce grand rassemblement
des «Indignés» qui a traversé l’Europe au nom des «99%»
pour se conclure à Bruxelles, et même chez nous avec le G1000
organisé dernièrement. Tous ces mouvements s’ancrent dans
un refus d’embrigadement sous une quelconque bannière politique.
La contestation globale porte sur le refus de supporter les
errements des banques et de la finance en général, et plus particulièrement
le refus de supporter le poids d’une dette publique.
L’autre caractéristique de ces mouvements, et qui est peut-être
le plus interpellant, est la défiance vis-à-vis de toute organisation
représentative, les politiques ayant montré à suffisance leur