Dans les sous-sols du World Trade Center

Après avoir tout perdu dans les vallées verdoyantes du Minnesota, une famille vient tout juste de s'installer à New York. Greenwich Village est accueillant et reposant, malgré l'ombre des attentats qui planent encore sur la ville. De nouvelles menaces émergent du chaos, et c'est au cœur du démantèlement d'une secte sataniste qu'un vrai visage se dévoile, loin de tout soupçon. En compagnie d'Alexia Stanford, la mort remontera des entrailles, la peur et les souvenirs hanteront les esprits, jusqu'à les aliéner. Une course folle et macabre va nous plonger dans la noirceur de l'âme humaine, dans la rage et la perversité de ceux qui voudraient voir la fin de ce monde, la fin de l'espoir.

Fiche

Visuel
Année
2016
Édition
Edilivre

Extrait

John Kerrigan est un homme jovial, décontracté et plein d’humour. Pourtant la vie n’avait pas été tendre avec lui ; il fut placé à l’âge de sept ans dans un orphelinat suite à la mort de ses parents, tués dans des circonstances particulièrement sanglantes. Boston-Massachusetts-, fin juillet 1975, le petit John rentrait de colonie de vacances comme chaque année, à la même date. – Je t’accompagne jusqu’à la porte John ? demanda la monitrice de colo’. – Non… Je suis un grand maintenant ! – C’est vrai ; comme l’année passée… Ils t’ont certainement préparé une petite fête. Je les ai eus au téléphone la semaine passée et ils m’ont certifié qu’ils seraient à la maison pour ton retour. D’ailleurs, les voitures sont là. Écoute, je vais juste te regarder aller jusqu’à la porte, et quand tu seras rentré, alors nous partirons avec le bus. Tu es d’accord ? – Oui. – Au revoir John, à l’année prochaine, en l’embrassant affectueusement. Elle remonta dans le car et patienta. Content de revoir papa et maman qui l’attendaient à coup sûr avec cette petite surprise, il galopait maladroitement vers la porte d’entrée ; il l’ouvrit sans ménagement le sourire jusqu’aux oreilles et fit un signe de la main que tout allait bien. Le bus démarra et s’éloigna. Claquant la porte derrière lui, il s’étonna d’abord de ne voir personne, même pas Billy, son fidèle compagnon de jeu à quatre pattes. La maison semblait vide, sans un bruit. Seul Bubulle, le poisson rouge était là. Il nageait tranquillement dans son bocal, ce qui ne réconforta pas spécialement John, car l’animal était du genre plutôt discret et peu bavard. « Papa !… Maman !… ». Pas de réponse. Je vais monter ! Ils doivent sûrement se cacher ! La porte de leur chambre était entrouverte ; John la poussa délicatement, genre, je sais que vous savez que je suis là, mais on attend la dernière seconde pour crier et se serrer bien fort dans les bras. Les minutes qui suivirent furent les plus longues et les plus douloureuses de sa vie. Il resta au bas de la porte, tétanisé par le spectacle sanglant qui s’offrait à lui. Sa mère était là, les yeux bandés, son corps était suspendu au plafond à l’aide d’un fil barbelé. Ses seins et ses cuisses étaient lacérés de plaies béantes, et éventrée de bas en haut, ses viscères pendaient dans le vide, fourmillant de vers et de larves de toutes sortes. Son père quant à lui était ligoté pieds et mains aux barreaux du lit. Ses organes génitaux avaient été sectionnés. Son pénis était enfoncé à moitié dans l’anus tandis que ses testicules étaient accrochés sur la croix du Christ, volontairement renversée ; une signature de toute évidence satanique. D’ailleurs ce n’était pas la seule ; la chambre entière en était tapissée avec des inscriptions pour le moins étranges, écrites à l’aide du sang des victimes. Les larmes coulaient à flots sur ses joues, sa gorge était nouée et aucun son ne semblait vouloir en sortir. Le teint blême, il se retourna et vomit, puis couru vers les marches, prit la première, se rattrapa in extremis sur la troisième, pour ensuite les dévaler sans quasi les toucher et finir dans le fond, percutant le carrelage tête la première. À moitié assommé, il se releva, et titubant jusque chez sa voisine madame Cortès Angelina, s’évanouit sur le seuil de la porte avec fracas. Malentendante mais tout de même alertée par le bruit, madame Cortès sortit et vit l’enfant qui gisait sur le sol. Paniquée, elle le ramassa tant bien que mal et appela immédiatement les secours (madame Cortès était tout de même âgée de quatre-vingt et un ans).