Maria : Ah, j’entends qu’on parle enfin de mon auberge !

Henri de Verdun riant : Qui est cette drôlesse ?

Chanoine Richard : C’est Maria, l’aubergiste. Une forte femme qu’il est difficile de contenir.

Maria : Monseigneur le Prince, mon auberge est la meilleure de la région. Aucun pèlerin n’y a jamais été empoisonné. Personne n’y est mort de faim. Pourquoi ne viendriez-vous pas goûter la douceur de mon vin ?

Carlotta : Et la chaleur de son lit !

Chanoine Richard : N’écoutez pas, monseigneur, les divagations de ces femmes. Nous peinons à les faire taire. Mais elles ont moins de langue quand elles doivent confesser leurs fautes !

Les femmes veulent s’approcher, mais les gens d’arme parviennent à les refouler.

Jean Hillin : En 954, lors des invasions des Hongrois, les chanoines doivent cacher les reliques de Feuillen dans une grotte, à mi-hauteur des rochers de Frêne, sous le hameau de Lustin.

En 974, Notger arrive à la tête de l’évêché. Grand bâtisseur, l’évêque érige le premier rempart, ici autour de l’encloître. Il fait surtout agrandir l’église comme vous la voyez ce matin. Et construire la résidence épiscopale, le petit castel qui vous accueillera ce soir.

Maria : Il y a plus de chaleur dans mon auberge que dans cette résidence mal chauffée ! Et la bière est meilleure !

Chanoine Richard : Bon sang, faites-la taire !

Maria : Faites-la taire ! Faites-la taire ! Depuis Notger, nous avons reçu le droit de brasser de la cervoise, pourquoi ne pas le crier sur les toits ?!

Chanoine Richard : Vous oubliez que votre vin d’orge a besoin de la levure des chanoines !

Maria : Disons plutôt que notre commerce de bière souffre de vos taxes sur la levure !