N´être petites élucubrations sur le sens de nous mettre au monde

La naissance dans tous ses états, à travers la rencontre non-fortuite sur scène de quatre femmes dont trois mères, deux bébés-hommes dont un père et leur auteur à tous les six. La musique est de Matthieu Ha. Sur scène il y a Laurence Vielle, Nathalie Laroche, Cécile Leburton, Stéphane Auberghen, Etienne vander Belen et David Quertigniez, je les nomme parce qu´ils sont l´oeuvre.

Fiche

Extrait

La traversée : Tu me dis tu ? Dis-moi, tu me dis tu ? Dis. Je t´entends. Ce n´est pas moi. C´est plus fort que moi, c´est peut-être toi. Tu ne m´entends ni me vois. Tu es moi. Tu es tout. Il te faudra y renoncer si tu veux naître. Si tu veux n´être que toi. Tu me dis et toi? J´ai renoncé à n´être que moi depuis que tu es là. Tu ne seras plus tout. Tu seras toi. Veux-tu être toi? N´être que toi? Naître? Dis. Veux-tu naître? Oui... oui...Tu dis? Oui...pour? Si tu veux. Je ne sais pas. Si tu veux, mais je ne sais pas ce qui arrivera. Je ne sais pas. Le restant : Alors je reste. La traversée : Tu restes là? Le restant : Oui. La traversée : Où ça? Où restes-tu? Le restant : Je ne sais pas. Là. La traversée : Tu m´y emmènes? Le restant : Je ne sais pas. Si tu veux mais moi non plus je ne sais pas ce qui arrivera. La traversée : Alors viens. Le restant : Je suis là. La traversée : Pas vraiment... Le restant : Js suis tous ceux qui restent. Je suis ce qui est là maintenant. Je serai ça jusqu´à la fin du temps. La traversée : C´est long? Le restant : C´est maintenant. Rspirer vient tout seul. Aucune action, aucune, rien dont je me préoccupe. Tu sens cet air chaud? C´est la vie avant celle que tu crois. C´est la vie d´avant. C´est maintenant à rien d´autre pareil, tu sens? C´est moi qui respire tout seul sans le faire. Je suis mon souffle qui est tout pour toujours. Là jusqu´à la fin du temps. Je ne fais rien. La traversée : C´est maintenant que nous faillissons mourir. Le restant : Faillissons polisson. La traversée : Ton coeur polisson et le mien plus poltron. Ou l´inverse. Monsieursèche : C´est un drôle de verbe faillir... je veux dire sa conjugaison n´est pas, comment dire... elle est comment d´abord? Je failli? Je faille? Je faux? Tu faux, il faut, nous faillons, vous faillez, ils faillent. L´expulsé : Vous n´avez pas d´enfants si je comprends bien? L´incontinuée : Bien sûr que non, j´ai souscrit à une assurance "Solis".