Les [AE]s

A pour ateliers E pour écriture et s pour la diversité

Quels sens donner au développement des ateliers d’écriture ? Aborder le secteur des [AE]s dans sa globalité pose d’emblée une série de questions : Qu’est-ce au juste qu’un atelier d’écriture ? Comment s’est installée cette pratique, chez nous et ailleurs ? A quelle demande répond-t-elle ? Quels sont les parcours des animateurs ? Leurs outils et leurs buts ? Y a-t-il différentes écoles ? Quels rapports entretient ce secteur avec l’art, la création, littérature mais aussi avec le bien-être et l’expression, avec l’enseignement et la culture, … ? A quoi correspond le développement actuel de ce secteur d’activités ? Qu’y a-t-il à y gagner, pour qui ? Et à y perdre ? Cette démarche correspond-t-elle une vision politique du monde ? Laquelle, lesquelles ? Comment une démarche créative, qui touche à la subversion peut-elle s’accomoder de l’enseignement ? Quel est le rôle du réseau Kalame ? Comment envisager une professionnalisation des animateurs sans uniformiser ? … Le but de la revue n’est pas de proposer des réponses toutes faites à ce questionnement, mais de faire circuler l’information et de suciter la réflexion. Nous reviendrons dans les prochains numéros, de manière plus particulière, sur différentes thématiques traversées par ce premier dossier qui tente, en guise d’entrée en matière, de circonscrire, définir, situer la pratique des ateliers d’écriture…

Fiche

Année
2008
Édition
Indications

Extrait

Les ateliers d’écriture : définition Kalame commence par chercher à définir le tronc commun qui réunit tous les [AE]s. Seules en effet trois notions : celle d’un espace-temps, celle de l’écriture et celle du partage sont communes à l’ensemble du secteur. Le reste (écrire quoi, pour quoi, comment, où etc.) varie d’un [AE] à l’autre ! Un [AE] serait donc un lieu où écrire pendant un certain temps, ensemble. La seule caractéristique de l’écriture serait de n’être pas intime, puisque elle est ici destinée au partage. Kalame prônant, depuis sa création, l’ouverture à la diversité des pratiques, il semble en effet important de s’ouvrir à toute écriture. Œuvrer à la professionalisation ne peut nous faire courir le risque de l’uniformisation, de la normalisation, de la modélisation, d’autant que nous travaillons dans le champ de la créativité voire de la création. Aujourd’hui, depuis le développement d’ateliers qui utilisent l’écriture à d’autres fins, il semble important de distinguer non pas les formes ou les genres que prendont l’écriture (la nouvelle, le fragment, la correspondance, la poésie, le polar…) mais bien le sens que prend l’acte d’écrire (écriture travaillée en soi : création littéraire, pour son contenu : le témoignage d’un message, l’affirmation d’une opinion, le développement d’une idée…), le développement personnel (et ce jusqu’à la thérapie), la sociabilisation de l’auteur (rompre l’isolement, reinsertion…) Il y a là matière à analyse, et nécessité de passer par moments par la théorie, de porter un regard global qui permette de situer chaque pratique dans un ensemble et Kalame s’attache à émettre des hypoyhèses, à les entendre et les examiner. Mais, refusant de figer les choses, elle n’espère pas arriver établir une classification définitive. L’axe qu’elle choisit pour avancer dans cette recherche passe dès lors par un regard sur chaque animateur : sa personne, son exéprience personnelle d’auteur, son parcours de lecteur, le besoin de partage qu’il porte en lui… bref, tout ce qui caractérise, spécifie ses ateliers.