Migration et déplacements du martin pêcheur en Europe

Des travaux, limités à quelques pays, ont été publiés sur les déplacements du martin–pêcheur mais aucune synthèse n’a été réalisée à ce jour dans l’ensemble de l’Europe. La présente étude, effectuée sur la base de données Euring, concerne 5991 oiseaux bagués et recapturés. Les données ont été triées selon le statut des individus (pulli, juvéniles et adultes) établi lors du baguage, par saison (automne et hiver, printemps et période de reproduction) et par grandes régions géographiques (voir méthodes). Lors du premier automne, la moitié des pulli reste sédentaire. Les erratiques (entre 25 et 250 km) se dispersent dans toutes les directions de manière presque homogène. La tendance à migrer, importante en Suède, diminue en Europe du Nord, puis en Europe centrale et finalement en Europe du Nord-Ouest où seulement 5 % sont migrateurs. Ils se dirigent vers le SW. Les juvéniles sont moins mobiles (80 % environ) que les pulli. Les erratiques ont le même patron de dispersion que les pulli et la tendance à migrer se remarque surtout en Europe du Nord et est pratiquement nulle en Grande–Bretagne et dans les péninsules méditerranéennes. Au printemps, les oiseaux sont déjà cantonnés pour la nidification mais certains migrent vers le N ou le NE, ou s’attardent parfois dans leurs quartiers d’hiver. En période de reproduction, les ex–pulli ne reprennent qu’exceptionnellement leur terrier natal, alors que la plupart des juvéniles restent à l’endroit de leur première capture. Certains adultes changent parfois de canton, plutôt les femelles que les mâles qui sont plus philopatriques. Pour les automnes subséquents, ex–juvéniles comme ex–pulli ont un patron de dispersion, distance et orientation, pratiquement identique à leur premier automne. En Suède, les adultes sont migrateurs alors qu’ailleurs, ils se comportent comme les juvéniles mais sont encore plus sédentaires.

Fiche

Année
2011