Fou dans ma hâte
La hâte qu’exprime le poète de bout en bout témoigne de sa recherche perpétuelle, de son dynamisme, de sa ferveur à dire, à trouver les mots justes pour dire le réel, eux qui sont « si peu suffisants et si peu capables de serrer les choses dans ce que nous ne pouvons dire ». […] Son but est clair : retrouver l’essence de l’existence, du corps et du cœur dans l’écriture, tout en étant relié aux autres. « Trouver en moi, les autres, les faire entrer ici, dans les mots que l’on serre contre soi ».
Mélanie GODIN (27/04/2015)
Le Carnet et les Instants/Revue des Lettres belges francophones
http://le-carnet-et-les-instants.net/2015/04/27/nunez-tolin-fou-dans-ma-hate/#more-751
Fiche
- Visuel
- Année
- 2014
- Édition
- Rougerie
Extrait
Fou dans ma hâte, je ne retiens que son nom. Je le répète comme s’il n’y avait pas d’autres mots ou que je n’en connaissais aucun autre. Son nom et ma respiration, près de son nom.
Son nom, tout son corps.
Je colle ma bouche à sa peau et dit à cet endroit d’elle, son nom autant de fois qu’il existe de mots.
*
Parler cette langue qui nous épuise, marcher ces pas qui n’ont de fin.
Faire des mots avec le jour.
Je remonte de la respiration jusqu’au jour, je prends la voie des sèves et parviens à la lumière : je marche.
J’avance sur le jour, fou dans ma hâte.