L’ardent silence
Une démarche qui n’autorise pas les repos faciles, illusoires, mais qui est à reprendre sans cesse et sans nier les violences auxquelles elle se heurte (injure, crachat, brutalité de la gifle…) « Aller à la marge vive où silence et remous se confondent en une seule tension. »
Non, décidément, ce silence n’a rien d’immobile, n’est en rien une résignation. On se tait ardemment, approché par l’ardent désir de la question. Notre voix est vive des mots qui la questionnent et du silence au creux de ce questionnement. Et la parole du poète se fait invitation à entrer dans la danse : « Le vif danse une signification qui nous crée ».
Marc DUGARDIN
Le Journal des Poètes, n°4, 2010
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Un entretien avec Jean-François GRÉGOIRE tenu le 27 novembre 2010 à la Librairie “Quartiers Latins” à Bruxelles :
Fiche
- Visuel
- Année
- 2010
- Édition
- Rougerie
Extrait
Cette voix que l’on entend
comme un ardent silence,
ce n’est pas le silence
sans cesser exactement de l’être.
C’est un acquiescement,
un achèvement de l’être
où les mots se sont retirés,
un silence qui est la réalité entière.
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Tenir l’affût sans attendre de proie.
Scruter dans la lumière, le silence qu’elle porte et quand on y est, scruter dans le silence la lumière qui y rayonne.
Ardente écoute qui ne fait part qu’au silence. S’instruire de silence.