Nó dado por ninguém (Nœud noué par personne)

Extrait de la postface du traducteur à l’édition bilingue de Nó dado por ninguém / Nœud noué par personne

 

C’est après la lecture de quelques poèmes de Serge Núñez Tolin dans la revue N47 publiée à Angers, poèmes qui ont attiré vivement mon attention, que j’ai découvert son livre Nœud noué par personne.  Je me suis mis tout de suite à en traduire quelques passages pour finalement me décider à le traduire en entier.

[...]

Ainsi ces poèmes échappent au silence dont ils s’occupent. D’une façon ou d’une autre, il peut sembler qu’ils ne laissent pas voir vers où ils vont, parce qu’en eux il y a aussi la présence active de l’indétermination. Il semble opportun de rappeler ici l’épigraphe du dernier livre de Serge Núñez Tolin (Fou, dans ma hâte, Rougerie, 2015) un passage d’Henri Meschonnic qui parle d’une écriture qui ne finit pas –ce qu’il y a c’est l’écriture, toujours en mouvement, sans terme. Le silence n’est pas du tout un blocage, mais, au contraire, il s’associe à l’exploration du langage, en tant que manière de se mettre devant la réalité, devant la matérialité même de celle-ci. Les poèmes exposent les choses, presque comme s’il s’agissait de nature-mortes, entourées de silence et à la recherche du langage.

Júlio Castañon Guimarães 

Fiche

Visuel
Année
2015
Édition
Lumme editor (São Paulo, Brasil)
Co-auteur.trice(s)
Traduit par : Júlio Castañon Guimarães

Extrait

Aventurar-se na noite dentro da noite diante de si naõ é mais,

por fim, escrever palavras, é avançar naquilo que elas não

têm condição de dizer. Solidão que nos moladaria até sermos

uma palavra, se agora tudo não convocasse ao silêncio.

Hasarder la nuit dans la nuit devant soi, ce n’est plus finalement écrire ces mots, c’est s’avancer dans ce qu’ils ne sont pas à même de dire. Solitude qui nous façonnerait jusqu’à être un mot, si maintenant tout n’appelait au silence.