Près de la goutte d'eau sous une pluie drue
Confondre les mots et les choses. Y a-t-il pour le poème un vœu plus cher que celui-ci ? Les mots seraient si simples et nus qu’ils assureraient la présence des choses. Ils seraient, même, les choses, ils seraient les choses mêmes. Il y a là sans doute un rêve et une aporie mais c’est une aporie féconde et un rêve réel, voilà ce que semble dire cette poésie.
Laurent ALBARRACIN© : Laurent Albarracin. 26 mai 2020.
Fiche
- Visuel
- Année
- 2020
- Édition
- Rougerie
Extrait
Je m’approche de la fenêtre pour écouter la pluie. Comme un décompte de l’instant.
La butée incessante des mots, cette butée que rien ne fait taire, le silence lui-même est comme un bourdonnement passionnel.
*
Ce qui m’arrive, c’est le mois de juin avec la beauté, la respiration tout le jour, c’est le tutoiement de tes matinées dans les miennes. Rien n’est davantage fait pour ça que la lumière levée avec le jour.
La beauté, c’est l’instant qui nous accorde au sol. C’est la banalité de l’herbe. La pauvreté d’un chemin de campagne. La beauté, c’est l’automne d’une journée d’août. Le désordre du vent.
La beauté, c’est le cœur qui respire.