Elope ou les aventures d'une suffragette grecque à qui la guerre de Troie cassait les pieds

Hoïsse a disparu alors qu´il partait pour la guerre de Troie. Dix ans plus tard, sa femme, Elope, l´attend toujours et prétexte son retour prochain pour refuser les avances de ses nombreux prétendants. Un air de déjà vu? Bien sûr, si ce n´est que Taklaposurlesos, le principal amoureux d´Elope et demi-frère d´Hoïsse, n´est qu´un petit poête raté qui trouve que "la guerre, c´est moche", qu´Elope a créé le premier mouvement de suffragettes de l´antiquité et que, lorsque Hoïsse réapparait, c´est pour récupérer une cassette d´or et pour apprendre à sa femme qu´il n´a pas passé dix ans poursuivi par les dieux, mais dans un petit café à quelques kilomètres de Spartes!

Fiche

Production
l'tincelle

Extrait

L'action se situe en Grèce il y a plus de trois millénaires, à Mycènes, centre de la civilisation mycénienne des Achéens (ou Grecs qui ne le savaient pas encore), dans la maison d'Elope, jeune femme d'une trentaine d'années, mariée à 19 ans à Hoïsse. Le jour de leur mariage, Hoïsse, qui avait 20 ans au moment du mariage, fut envoyé comme beaucoup de jeunes de son âge combattre sur les rives de Troie, mais sur le chemin menant à Troie, son bateau disparut, nul ne sait ce qu'il est advenu de lui. Depuis 10 ans, Elope attend son retour et a toujours refusé de prendre le deuil ou de prendre un autre mari. Elle a profité de la disparition de son mari pour être la première suffragette de l'humanité. Elle vit seule et compte bien que cela continue.
La pièce se passe dans la maison d'Elope, une maison qu'elle reçoit gratuitement, comme veuve de guerre, des notables de sa ville. Le fils d'un de ces derniers, Taklaposurlesos, à qui appartient la maison, ne cesse de poursuivre Elope de ses assiduités. C'est un garçon arrogant, sûr de lui et gâté par une enfance trop facile pendant laquelle il a toujours tout reçu. Il a également trente ans, mais serait totalement incapable de se débrouiller sans l'argent qui lui vient de son père décédé. Il se fait passer pour un grand poète épique, mais ses poèmes sont imbuvables.
La scène est le salon d'Elope, une pièce très nue, avec une table basse, à côté de laquelle se trouvent deux longs bancs, à gauche une chaise. Sur la table, quelques assiettes et bols. Par terre une amphore. Un balai en paille est déposé contre le mur.

Le rideau est toujours baissé, mais la lumière est éteinte dans la salle. On entend les voix des Dieux, préenregistrées.

Zeus : Héra!! Viens vite! Ça va commencer.

Héra : J'arrive!! Empêche-les de commencer sans moi.

Zeus : Je ne vais tout de même pas m'ingérer dans les affaires mortelles uniquement parce que tu prends ton bain.

Dionysos: Héra! tu m'amènes des chips.

Zeus : Pas question Dionysos! Tu vas encore t'empiffrer et on n'entendra rien.

Aphrodite : Dis-moi, Zeus. Elle t'intéresse vraiment cette pièce?

Zeus : Pourquoi?

Aphrodite : Tu ne préférerais pas venir faire un petit caprice à deux avec moi?

Héra : Pas question Aphrodite!! Laisse mon mari tranquille, ou je te change en statue !

Zeus : Du calme, vous deux. Ça va commencer.

Dionysos: Quand est-ce qu'on mange?

Zeus : Tais-toi, Dionysos!!

Héra : Chapeau devant.

Le rideau s'ouvre.
Elope est seule sur scène, près de l'entrée de gauche. Elle semble attendre avec impatience que quelqu'un fasse son entrée. Des coulisses de gauche, on entend Taklaposurlesos crier.

Taklaposurlesos : Attrape!

Depuis les coulisses, il lance une brassée de vêtements qui passent devant Elope. Celle-ci, qui était censée les rattraper, ne bronche pas, elle regarde simplement les vêtements de Taklaposurlesos tomber par terre.

Taklaposurlesos : (Toujours depuis les coulisses) Encore quelques-uns et c'est fini... Attrape !