Rien de Sérieux.
Un homme attend ou erre dans les couloirs de l’hôpital en quête de réponses. Rideaux, chaises roulantes et téléviseurs.
Un voyage dans des souvenirs liés à un parcours médical. Des moments de doute voire de terreur quand on passe dans les mains des soignants. Un parallèle avec le lever de voile sur la situation du secteur de la Santé.
Le Covid a provoqué différents moments de sidération qu’il est important de souligner. Pour ce faire,un seul-en-scène hypocondriaque aussi essentiel qu’anecdotique.
Fiche
- Visuel
- Année
- 2022
Extrait
Comme autre activité, il y avait une balade en petit train. Cela consistait à faire des petits tours dans les dans les quartiers résidentiels du littoral à bord de trois wagons de train touristique. Rien de très passionnant. Néanmoins, j’avais la sensation que cela pouvait me distraire, du moins pour cette journée-là. Je réalisai vite ma méprise. Les organisateurs avaient omis de préciser qu’il fallait être relativement potent pour accéder un siège du Petit Train. J’étais en chaise roulante, le fameux cadeau empoisonné, vous vous souvenez. Quand je suis arrivé devant le petit train de toutes les couleurs, je m’aperçus qu’il serait complexe d’accéder à l’intérieur du véhicule. Je fis mine de renoncer à l’expédition, prétextant que mes béquilles étaient restées dans ma chambre. Cependant, le petit peuple aux cheveux gris se mit en tête de me faire monter à bord, quoi qu’il en coûte… Il était inconcevable de partir sans leur jeune mascotte. Face à la volonté générale, je me suis laissé faire. J’avais secrètement envie de voir où cette aventure désuète me mènerait. Allais-je enfin voir la Mer ? Pour me caser dans le Tchou-Tchou, ce n’était pas une mince affaire. D’abord, placer une espèce de rampe d’accès métallique. Le sol de la simili loco était relativement haut. Ils s’y attelèrent à plusieurs. Je faisais mon poids, quand même. La plupart n’avaient plus l’habitude de pousser des charges pareilles… Je me rappelle qu’ils ont vraiment sué. Après quelques applaudissements, je m’aperçus qu’à cause de mon cadeau empoisonné, cette miraculeuse place faisait face à une des fenêtres latérales. Je ne pouvais ni regarder dans mon dos, ni sur les côtés. De toutes façons, la balade, elle-même, n’était pas très intéressante. Des maisons, toujours des maisons. Je laissai donc défiler devant mes yeux ce banal panorama zootropique.
Apollon confia son fils, Asclépios, à Chiron, le centaure guérisseur. Celui-ci ferait son éducation et sa formation. L’enfant grandit avec pour tuteur, un maître versé dans les arts de la guérison. Un jour, Asclép ios, voyant un serpent se diriger vers lui, il tendit un bâton dans sa direction. L’animal s’y enroula. Asclépios tua le serpent en le frappant au sol. Soudain, un autre serpent apparut. Celui-là rampa serrant dans sa gueule une herbe mystérieuse avec laquelle il frotta le premier reptile qui revint à la vie. Asclépios comprit la vertu des plantes médicinales et fut initié aux techniques de traitement.
Il me revient en mémoire, une interview Salvatore Adamo au. C’était il y a presque une vingtaine d’années, sur le plateau du Journal Télévisé. Il sortait d’hospitalisation. Je me représentais donc ce chanteur, plutôt habitué à son sombre costume de scène, contraint de porter la fabuleuse chemise d’hôpital. Je l’imaginais discuter avec son camarade de chambre. Réaliser à quel point nous sommes fragiles face à la maladie. Je me rappelle encore de cette phrase : « J’ai rencontré là des gens merveilleux. ».
Alors, comment expliquer un repas dans un centre de revalidation ? Un grand self-service. Une vraie brigade en cuisine qui prépare des repas adaptés à presque toutes les pathologies. Le menu était copieux. Mais entre les repas, rien à se mettre sous la dent. Le soir, on mangeait tôt. Du coup, pour tenir le coup, on piquait des oranges ou des pommes pour grignoter le soir.