Le ventre de la baleine

Aphrodite, la déesse de l’amour comme elle le dit, est rongée par un mal étrange. Elle tourne en rond dans sa maison, elle file en rêve à l’autre bout du monde mais revient bien vite dans celui-ci où elle égrène ses pas, ressassant les épisodes qui composent son histoire : sa vie de femme, d’amante et d’épouse. Elle progresse par cercles concentriques, suivant les caprices de sa mémoire, et nous dévoile peu à peu les contours du trou noir dans lequel a sombré son existence. Note d’intention Je voulais aborder l’effroyable solitude et l’enfermement qui minent peu à peu la vie d’une femme confrontée à l’alcoolisme de son mari et battue par celui-ci. Pour identifier cet enfermement et cette solitude et les dénoncer, je les ai inscrits au sein même de la langue en introduisant des répétitions qui résonnent d’une certaine façon comme des refrains, mais qui sont des murs sur lesquels bute sans cesse Aphrodite. Elle revit et décrit des situations dont elle complète à chaque passage la relation. Elle s’enfonce toujours un peu plus dans son cauchemar et ce qui passait pour de l’humour au début, devient tragique. Cette progression en forme de spirale exacerbe la claustration vécue par cette femme qui, malgré toute sa souffrance, continue à aimer son mari. Sur la photo : Valérie Dablemont dans la mise en scène de Vincent Goethals (2008).

Fiche

Visuel
Année
2008
Édition
Lansman