Fraternelle mélancolie
Le 5 août 1850, alors qu’il travaillait à son livre sur la baleine, Herman Melville rencontra Nathaniel Hawthorne, dont le roman La Lettre écarlate venait de connaître un tel succès qu’il l’avait propulsé au rang de plus grand écrivain américain.
Entre les deux hommes allait naître une amitié littéraire aux accents passionnels. Quelque seize mois plus tard, paraîtrait Moby Dick, que Melville dédierait à son nouvel ami.
À cette relation complexe de deux êtres qu’un même fond de mélancolie rapproche et que des tempéraments opposés séparent, Stéphane Lambert entrelace des éléments de vie romanesques, et des interrogations sur la création, la fraternité ou le désir.
Écrire devient alors une autre manière d’aimer.
Fiche
- Année
- 2018
Extrait
Le choc de cette rencontre est à la mesure de l’attente de Melville, lui qui n’avait eu comme confident que la mer rêvait qu’elle s’incarnât en un être de chair, un compagnon de route. On peut raisonnablement se demander ce que Melville attendait de Hawthorne. Une amitié ? Mais qu’est-ce que l’amitié ? Quelles en sont les limites ? L’image symbolique du bateau naviguant dans le grand inconnu du vivant avec ses dangers et ses pièges appelle la nécessité d’une compagnie comme rempart à l’isolement de l’angoisse et de la peur.