Le reste de la transparence

La mise en corrélation inédite des données numériques semble créer un double du réel parfaitement adéquat : c’est cela qui cause tant d’effroi tout en rendant ses opérations normatives invisibles, par ce curieux paradoxe par lequel un opérateur de transparence doit précisément s’effacer. Permettre de voir, c’est ne pas être vu. Après avoir défini globalement la nature du rapport au réel à partir duquel la transparence gouverne, nous nous pencherons sur le fonctionnement de la « gouvernementalité algorithmique » , qui en constitue un exemple hautement symptomatique, en questionnant son opération de représentation du réel comme celle d’un langage, à l’aide de Jacques Derrida. Nous voulons montrer ainsi l’écart entre le mouvement langagier de reprise et d’altération, qui permet la subjectivation, et les répétitions machiniques opérées par la gouvernementalité algorithmique, et ce non pas pour dénoncer simplement ces dernières, mais pour ouvrir de nouveaux usages à partir d’elles.

Fiche

Année
2018
Co-auteur.trice(s)
Salomé Frémineur